Michel Audiard
"Cavalier seul"
Où l’on apprend qu’un jeune homme ambitieux a changé la façon de comprendre l’économie.
Station Kaiser-Franz-Josefs-Bahnhof, Vienne, vers 1905. Image : GUGERELL
Vienne, début du 20e siècle. Comme tous les matins, un jeune homme sort de son immeuble, situé sur une avenue huppée, et prend le trolley qui l’emmène à l'école.
En chemin, il rêvasse et fait le point sur ses connaissances. Il maîtrise déjà cinq langues (dont le latin et le grec) et a une mémoire d’éléphant.
C’est déjà pas mal ! Mais cela ne lui suffit pas. Alors, sous les arbres de la célèbre avenue, il se lance un triple défi : il sera le meilleur amant de Vienne, le meilleur cavalier d’Europe, et le meilleur économiste du monde !
Fou ? Vraiment ? Pour Joseph Schumpeter, pas complètement ! Marié trois fois, on lui connaît en outre de multiples conquêtes. Professeur d’économie dans la prestigieuse université américaine d’Harvard, il a marqué des générations d’étudiants. Et s’il avouait lui-même n’avoir atteint que deux de ses trois objectifs, c’est peut-être parce que le cheval n’était plus d’une grande utilité à l’âge de la voiture.
Mais ce qui est certain, c’est que sa pensée a traversé les décennies. Ses recherches sur le marché du travail ont donné naissance à un concept clé, au nom complètement paradoxal : la destruction créatrice...